
[5 questions à…Virginie Lemaire, consultante et formatrice QVT, spécialiste du burn-out ! 🎤]
Valérie Bineau 💖 HappyCultrice – Coach certifiée – Problématiques professionnelles et Personelles
Bonjour Virginie, je suis ravie de te présenter à mes abonnés aujourd’hui car on se connaît depuis un paquet d’années, tu es une super nana et j’adoooore ton parcours ! Alors, merci d’avoir accepté de le partager aujourd’hui !
Donc, on y va ? 🤗
1- Virginie, qui es-tu justement, quel est ton parcours ?
Je te remercie pour cette introduction, et oui on se connait depuis pas mal de temps en effet. 😉
Au niveau personnel, je pense pouvoir dire que mon rêve de fonder une famille épanouie est réalisé. Je partage ma vie avec mon mari depuis plus de 20 ans avec confiance et avec deux adolescents qui sont plutôt bien dans leurs baskets, donc ça me réjouit.
Au niveau professionnel, j’ai eu une première vie en entreprise pendant 19 ans, j’ai gravi progressivement les échelons avec les promotions et les réorganisations pour devenir spécialiste d’une gamme de produits techniques à un niveau européen, je peux dire que j’ai « fait carrière », et j’en suis plutôt fière. Jusqu’à un nouveau départ en tant qu’indépendante, qui s’est invité un peu par surprise dans ma vie …
2- Tu as en effet changé de vie il y a peu, d’abord, en changeant de métier, suite à un burn-out : peux-tu nous raconter ce qui s’est passé pour toi ?
Le burn-out a en effet été signe d’un nouveau démarrage pour moi.
Ce burn-out m’a permis d’engager un gros travail d’introspection pour découvrir qui j’étais vraiment, pourquoi j’en étais arrivé là et faire le point sur ce que je voulais vraiment pour la suite.
Il a été le point de départ d’une mise à plat de mes besoins, de mes compétences et du sens que je voulais donner à ma vie. Un long travail qui s’est fait grâce à un nombre important de rencontres, de formations, de conférences et d’ateliers en tout genre pour casser la carapace que je m’étais mise.
J’ai découvert que pour moi l’équilibre vie privée /vie professionnelle était indispensable à mon équilibre, que j’aimais être en relation avec les autres, partager ce que j’apprenais et que mon écoute et mon attention aux autres les aidait à avancer.
Sur mon chemin, j’ai découvert deux mondes passionnants où l’humain est plus que présent pour mon plus grand bonheur : la formation et la prévention.
3- Et du coup, quel est ton nouveau métier ?
J’ai choisi d’allier les deux et d’intervenir sur le bien-être des individus et devenir une actrice au niveau de la qualité de vie au travail.
J’ai créé « Manage & Vous » pour deux raisons :
– lever le tabou du burn-out auprès des managers, les former à mieux le repérer et l’éviter
– réveiller les talents de chacun, en rappelant que nous sommes chacun responsable de nous fixer l’objectif de prendre soin de nous.
Au niveau des organisations, je les aide à mieux comprendre les causes qui provoquent ces burn-out pour agir le plus en amont possible et éviter à d’autres de traverser ce tunnel. L’objectif est de les amener à réfléchir aux conditions à trouver pour assurer le bien-être de tous.
Pour les particuliers, je les accompagne au niveau de leur reconstruction post burn-out en partageant tout ce que j’ai pu acquérir lors de mes formations et expérimentations personnelles.
L’objectif est de leur faire découvrir pourquoi ils ont dépassé leurs limites et les aider à trouver des solutions pour retrouver la direction du travail.
Je propose aussi des ateliers collectifs de 2 heures les « BO’Thé » (pour permettre aux personnes épuisées d’avancer ensemble dans leurs réflexions avec des outils pédagogiques) et des suivis individuels (ouverts aux personnes qui doutent de leur état et qui cherchent une écoute bienveillante pour se confier hors de l’entreprise).
4- Tu as également changé de vie en quittant Paris récemment : quelles sont tes aspirations, quels ont été tes freins et comme ça se passe pour toi aujourd’hui ?
Cette décision n’a pas été prise en un jour mais presque…
Mon burn-out a aussi impacté directement mon mari et lui a permis de faire un point sur ses propres besoins : et lui, le sien depuis 10 ans, c’était de quitter Paris.
Le fait que je me lance à mon compte rendait possible ce virage. Nous en avons parlé, pesé le pour et le contre. Nous en avons évidemment parlé à nos enfants qui n’ont pas été hermétiques à cette proposition, ce point était crucial pour nous…
Du coup, nous avons engagé ce changement à quatre, en les impliquant au maximum dans notre choix.
Le choix de la ville a été relativement facile pour nous tous et très vite nous avons choisi la Rochelle. Nous avons donc décidé de valider notre choix en y allant un week-end en septembre dernier 2018 et cela s’est confirmé : la ville nous plaisait, on s’y sentait à notre place.
De là, tout s’est enchaîné et aligné pour que ce projet aboutisse. L’inscription des enfants à l’école, l’achat d’une maison là-bas, la vente de la nôtre…
Nous avons posé nos valises dans notre nouvelle maison à la mi-juillet.
Nous avons un peu sauté dans le vide car mon mari recherche un emploi et moi je suis dorénavant indépendante avec tout à recommencer dans une nouvelle région, mais au moins nous n’aurons pas de regret plus tard de ne pas l’avoir fait. Dans tous les cas, je pense que si on y réfléchit trop, il y a toujours une bonne excuse pour ne pas le faire.
5 mois après notre installation, le constat est que nous sommes heureux de notre nouvel environnement, nous avons fait quelques connaissances sur place et un rythme a été retrouvé.
Je rencontre beaucoup de monde pour me faire connaître et j’ai retrouvé mes activités pour prendre soin de moi : je me sens toujours aussi enthousiaste sur mon projet donc ça, c’est un signe que je suis sur le bon chemin !
5- En tant que spécialiste de la prévention du burn-out, peux-tu nous donner quelques conseils pour l’éviter ?
En premier lieu, il faut savoir que le burn-out n’arrive pas du jour au lendemain, il y a plusieurs phases (j’ai écrit un article sur le sujet, à retrouver sur mon LinkedIn) et de nombreux symptômes qu’il faut savoir repérer, les 3 principaux sont :
– la fatigue, qui n’est plus comblée par le repos,
– la perte de motivation qui entraîne un cynisme important sur tout ce qui se passe au bureau,
– et la prise de remontants en tout genre « pour tenir » : les anxiolytiques, les opiacés ou l’alcool en font bien entendu partie.
Comment l’éviter ?
Quand je regarde dans le rétroviseur je regarde le chemin parcouru, et je me dis que j’ai su, grâce à mon burn-out saisir l’opportunité d’apprendre à prendre soin de moi.
Je pense que c’est ça, la clé de tout. S’autoriser à prendre du temps pour soi, à se poser, à prendre le temps de prendre du temps. J’insiste mais je pense que c’est ça la clé. Apprendre à prendre du temps pour soi avant d’être obligé de le faire par un arrêt forcé. Savoir repérer quand le travail prend toute la place et ne nous permet plus de déconnecter. Du temps rien que pour soi, et non pour les autres, même si ce n’est qu’une heure par semaine pour commencer. Apprendre à avoir une « Bienveillance envers soi ».
Comment ?
Commencez par vous observer, vous questionner, voir ce qui provoque chez vous du stress, de la fatigue…
Profitez-en pour repérer toutes les actions que vous aimez faire pour lesquelles vous ne voyez pas le temps passer !
Analysez ce qui peut être changé, modifié, pour que vous fassiez au maximum celles qui vous font plaisir et diminuer les autres.
Demandez-vous ensuite de quoi vous auriez besoin pour que ça aille mieux ? Et exprimez-le !
Voyez si des solutions sont envisageables discutez-en avec les intéressés, faites-en sorte d’acquérir les compétences qui vous manquent si vous voulez un autre poste, ou si vous avez des soucis avec vos enfants, osez ouvrir une nouvelle porte si votre environnement ne vous convient plus, testez des solutions, réajustez si besoin.
Le travail est une chose, mais si le plaisir n’y est pas il y a plein d’autres aspects de votre vie qui peuvent vous en procurer : la famille, la vie sociale ou la vie associative sont aussi là pour ça. Il est important d’en prendre conscience pour ne pas mettre tous vos œufs dans le même panier…
Le plus dur dans tout apprentissage est le premier pas que l’on fait. Si j’ai bien appris une chose ces dernières années, c’est que la prise de conscience est ce premier pas. Nous sommes des êtres humains avec une machine incroyable à disposition : le corps, avec un cœur qui ne demande qu’à s’ouvrir et un cerveau qui est capable de tout apprendre quand il a l’énergie nécessaire.
C’est ce que je vous invite à découvrir, et je vous souhaite de tout mon cœur, le meilleur à venir pour cette nouvelle année 2020.
Merci Virginie ! 🙏🏻
Merci à toi Valérie ! 😊
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